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Au sein d’un gouvernement penchant clairement à droite, elle fait partie des rares personnalités affichant une sensibilité sociale-démocrate. Ex-membre du Parti socialiste et macroniste de la première heure, la nouvelle ministre du travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a cherché à imprimer – prudemment – sa marque, lundi 23 septembre, dès la cérémonie de passation des pouvoirs avec sa prédécesseure Catherine Vautrin, devenue ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation.
Pour exprimer sa singularité tout en veillant à ne froisser personne, l’ancienne députée de Paris a d’abord salué le caractère « indispensable » des « efforts » consentis depuis « sept ans » pour parvenir au plein-emploi. Cette « bataille » va continuer, a indiqué Mme Panosyan-Bouvet, mais elle « ne doit pas être la seule priorité », car ce serait méconnaître la « réalité individuelle et subjective » du travail, selon la ministre. De telles déclarations confirment le positionnement qui était déjà le sien lorsqu’elle siégeait sur les bancs de l’Assemblée nationale, de juin 2022 jusqu’à aujourd’hui : voulant accorder davantage d’attention au quotidien des salariés quand ils sont à leur poste, elle pense que les chiffres du chômage, même en amélioration, ne suffisent pas pour combattre l’extrême droite. « Le travail, c’est un lieu de construction de l’estime de soi et du lien social. C’est le moyen d’une vie digne et décente », a-t-elle souligné.
Mme Panosyan-Bouvet s’est également distinguée en manifestant le désir « d’incarner un changement de méthode » à l’égard des corps intermédiaires, malmenés depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017. « Je crois en la démocratie sociale et en la légitimité de la société civile et des partenaires sociaux », a-t-elle assuré. Et d’ajouter : « Les liens se sont parfois distendus ces dernières années. Je m’emploierai à les restaurer et à les consolider. » Pour elle, « le compromis n’est pas la compromission ». Une petite phrase quasiment identique à celle que Laurent Berger, ex-secrétaire général de la CFDT, a prononcée dans un entretien à l’hebdomadaire Le 1, daté du 4 septembre. La ministre du travail manie ainsi une phraséologie susceptible de sonner agréablement aux oreilles des leaders syndicaux, en particulier ceux qui sont présentés comme « réformistes ».
Sans entrer dans les détails, Mme Panosyan-Bouvet a esquissé sa feuille de route pour les prochaines semaines. Premier objectif : le travail « doit payer ». « Le smic peut être un salaire d’entrée dans la vie active mais ne doit pas être un salaire à vie », a-t-elle complété.
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